vendredi 3 juin 2011

La bactérie E.coli tue encore en Europe, des cas possibles aux Etats-Unis - 20minutes.fr

Créé le 03/06/2011 à 06h26 -- Mis à jour le 03/06/2011 à 07h32

SANTE - L'épidémie ne serait pas contenue à l'Europe...

La bactérie Eceh qui sévit en Europe a été identifiée jeudi comme étant une souche «très rare» et résistante aux antibiotiques, et le bilan de l'épidémie s'est alourdi à 18 morts, presque tous en Allemagne.

Pendant que les recherches se poursuivaient avec intensité pour déterminer l'origine de la contamination, l'OMS a indiqué que la souche n'avait «jamais été vue dans une épidémie auparavant».

Une équipe de chercheurs de Hambourg (nord) a, au terme d'un séquençage du génome réalisé avec une société chinoise, parlé d'une «nouvelle souche» particulièrement agressive et résistante à toute une batterie d'antibiotiques, «ce qui rend le traitement antibiotique extrêmement difficile», selon elle.

La bactérie serait d'après les analyses réalisées par plusieurs équipes un hybride renfermant des gènes de deux bactéries E.coli différentes.

Dans les hôpitaux allemands, qui faisaient face à environ 2.000 cas jeudi, les difficultés persistaient à trouver un traitement adéquat.

Nouvelle souche

L'Allemagne a annoncé un nouveau décès, une femme de 81 ans qui a succombé dans un hôpital de Hambourg. Le bilan passe ainsi à 17 morts dans le pays, et 18 au total avec celui annoncé en Suède mardi.

Après les Pays-Bas et d'autres Etats, la Grande-Bretagne a signalé des cas de contamination, tous liés à l'Allemagne.

Aux Etats-Unis, un porte-parole des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a indiqué à l'AFP que trois personnes rentrées d'un voyage en Allemagne étaient considérées comme des cas «suspects».

La consommation de légumes était toujours en berne en Europe, mais, depuis que les concombres espagnols ont été innocentés mardi soir, le vecteur de transmission reste inconnu.

Concombre espagnol disculpé

La Commission européenne a levé mercredi la mise en garde qui pesait sur les légumes espagnols, notamment le concombre, désigné coupable la semaine dernière par les autorités sanitaires de Hambourg.

Les dommages sont d'ores et déjà considérables pour l'agriculture espagnole, qui a vu ses exportations s'effondrer. L'Espagne réclame des «dédommagements pour les préjudices provoqués» et songe à une plainte contre les autorités de Hambourg.

Les Pays-Bas, l'Allemagne et le Portugal veulent aussi des aides à leur agriculture. Le président de la fédération allemande des agriculteurs, Gerd Sonnleitner, a parlé d'un manque à gagner hebdomadaire de 30 millions d'euros en Allemagne.

L'embargo décrété jeudi par la Russie sur les légumes en provenance de tous les pays de l'Union européenne n'a rien arrangé.

La Commission européenne juge «disproportionnée» cette réaction, appelant la Russie, qui importe pour environ 600 millions d'euros de légumes européens par an, à revenir sur sa décision.

Le temps presse pour trouver le vecteur de la contamination. Les chercheurs allemands, qui planchent depuis des jours sur des centaines d'échantillons, sont face à une tâche gigantesque.

Ce ne sera «pas facile», a déclaré mercredi le commissaire européen à la Santé John Dalli, ajoutant: «il faut demander aux gens ce qu'ils ont mangé».

L'incubation est d'une dizaine de jours avant que la maladie ne se déclare, précisent les experts de la Commission.

Hémorragies du système digestif

Les crudités, consommées en grande quantité en cette saison, les fruits, mais aussi la viande sont dans la ligne de mire des scientifiques.

Les recherches se poursuivent avec de nouveaux outils. L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BFR) a mis au point un nouveau test, en coopération avec des chercheurs français de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses), pour détecter la bactérie dans les aliments.

La maladie se manifeste par des hémorragies du système digestif et, dans les cas les plus graves, par des troubles rénaux (syndrome hémolytique et urémique, SHU).

L'Allemagne déplorait jeudi plus de 2.000 cas, dont 500 qui se manifestaient par un SHU.

© 2011 AFP

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