mercredi 1 juin 2011

L'Ile-de-France accueille ses premières éoliennes en Essonne - notre-planete.info

01 juin 2011, 16 h 35

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eolienne_chantier_PussayChantier éolien à Pussay (Essonne)
© C. Magdelaine / notre-planete.info

Lundi 30 mai 2011, la région Ile-de-France, qui aspire à devenir "la première écorégion d'Europe", a enfin accueilli ses premières éoliennes sur le territoire de la ville de Pussay (Essonne).

Ce parc éolien, baptisé projet éolien des gargouilles, est à cheval sur trois communes : Gommerville et Oysonville dans l'Eure-et-Loir et Pussay dans l'Essonne. Ce parc comptera à terme 16 éoliennes pour un investissement total de 50 millions d'euros. Son inauguration officielle a eu lieu sur place, le lundi 30 mai 2011 en présence de Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France.

Ce projet, a été initié en 2003 par THEOLIA-France(1) et VOL-V(2), les maîtres d'ouvrage . Après de nombreuses consultations et la réalisation réglementaire des études d'impact, le permis de construire a été finalement accordé en mars 2008. Puis, le chantier a débuté en septembre 2010 pour une mise en service progressive des éoliennes prévue pour l'été 2011.

Les éoliennes de fabrication allemande (ENERCON(1)) ont une puissance unitaire de 2,3 MW pour une durée de vie estimée à 20 ans. Elles mesurent près de 120 m de haut avec les pâles, avec un mât de 78 m. Ces géants du vent pèsent quelque 250 tonnes et reposent sur un imposante fondation de 311 m3 pour 775 tonnes ! La production annuelle est estimée à 95 000 MWh, soit la consommation annuelle d'environ 42 000 personnes.

Le parc éolien est situé sur les terres agricoles de la Beauce, ce qui ravit les agriculteurs propriétaires des terres : ils toucheront des revenus complémentaires appréciables (environ 1500 euros par MW et par an).

Alors que l'éolien connaît un essor formidable dans le monde, la France peine quelque peu à suivre le rythme. Quelles en sont les principales raisons ?

Les freins à l'installation des éoliennes

En France, deux obstacles ralentissent la réalisation de parcs éoliens : les réticences des riverains et la bureaucratie.

La réticence du voisinage

Jerome Sudres, directeur développement chez THEOLIA-France déclarait lors de cette inauguration que la "désinformation pèse sur la mise en œuvre des projets éoliens". Pour preuve, contrairement à une idée souvent répandue, une éolienne fonctionne de 25 à 30 % de son temps à pleine puissance et fonctionne environ 80 à 85 % du temps. Le rendement d'une éolienne est donc bien supérieur aux chiffres souvent avancés par ses détracteurs (15 %). En effet, elles sont construites assez logiquement dans des zones où le gisement éolien est suffisant pour leur exploitation.

Concernant le bruit, en Ile-de-France, une éolienne ne peut être implantée à mois de 500 mètres de toute construction (bâtiment résidentiel, industriel ou commercial). A cette distance, le bruit des pâles est imperceptible. Les dubitatifs peuvent tenter l'expérience en se plaçant près du mât d'une éolienne : le bruit engendré reste tout à fait acceptable et disparait rapidement en s'éloignant de quelques dizaines de mètres. D'ailleurs, "l'acceptation des éoliennes augmente une fois qu'elles sont installées" ajoutait M. Sudres.

Quant au paysage, c'est une question assez subjective, d'autant plus que les cables électriques sont enterrés et ne contribuent donc pas à la multiplication des lignes aériennes à haute tension.

Par contre la question de la sboriété énergétique contre le foisonnement des centrales de production électrique reste entière et pertinente.

La lourdeur administrative

Jean-paul Huchon soulignait le caractère très "handicapant" de la réglementation en Ile-de-France, ce qui explique le retard pris quant à l'implantation d'éoliennes dans la région. Un constat partagé par Jean-Louis Bal, président du Syndicat des Energies Renouvelables qui regrette la multiplication et la lenteur des démarches administratives où chaque étape est l'occasion de recours pour les anti-éoliens.

Et pourtant, la région Ile-de-France a besoin de produire davantage d'énergie, étant particulièrement dépendante des importations.

Quatre dossiers en cours en Île-de-France

Selon un communiqué de la Région Ile-de-France, l'Ile-de-France bénéficie pourtant d'atouts, comme la surface agricole, et surtout, le vent, avec trois grandes zones particulièrement propices : la Beauce en Essonne, justement du côté de Pussay, et, en Seine-et-Marne, le Gâtinais au sud et la Brie à l'est. Si la région peine à développer l'éolien, c'est notamment à cause du problème de la disponibilité du foncier, et de la présence de nombreux monuments et sites classés, le tout dans un cadre réglementaire qui impose une distance de 500 mètres entre les éoliennes et les habitations. Actuellement, sur 10 dossiers de demandes de zones de développement éolien (ZDE) déposés en 2006, quatre seulement pourraient voir le jour : outre le parc de Pussay, huit éoliennes ont été autorisées à Mondreville (77) mais font l'objet d'un recours, tandis que deux autres dossiers, l'un pour huit éoliennes à Blandy (91), et l'autre sur la commune de Chalautre-la-Grande (77) sont en cours de traitement.

Notes

  1. THEOLIA-France est une société qui conçoit des parcs éoliens.
  2. Le groupe VOL-V est un producteur indépendant d'électricité d'origine renouvelable, qui développe, construit et exploite des centrales de production d'énergies renouvelables pour son propre compte.
  3. ENERCON est une société allemande qui conçoit, fabrique et commercialise des éoliennes depuis 1984. La France est le 3ème marché mondial pour ENERCON avec, à ce jour, 1 550 MW installés grâce à plus de 800 éoliennes.

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