mardi 7 juin 2011

Les rejets de Fukushima deux fois plus forts qu'annoncé – Metro

Mis à jour 07-06-2011 15:09
un camion pulvérise du sable sur les bâtiments de la centrale de  Fukushima, le 1er juin

un camion pulvérise du sable sur les bâtiments de la centrale de Fukushima, le 1er juin Photo : Ho/AFP/TEPCO/Archives

Les rejets de Fukushima deux fois pire qu'annoncé

Les rejets radioactifs sont estimés à 770 000 terabecquerels et les cuve de trois réacteurs pourraient être percées


C'est de pire en pire. Chaque nouvelle information sur l'accident nucléaire de Fukushima donne une ampleur plus importante à la catastrophe. Ce mardi, l'autorité japonaise de sûreté du nucléaire (Nisa) indique que les rejets radioactifs de la première semaine se sont élevés à 770 000 térabecquerels, soit deux fois plus que les 370 000 térabecquerels, comme estimé précédemment. Elle assure toutefois que la plupart du panache a été emporté vers le Pacifique par les vents dominants.

"Possible" que les réacteurs soient percés
Le même jour, un rapport du gouvernement japonais indique qu'il est "possible" que les cuves sous pression des réacteurs 1,2 et 3 aient été été percées par le combustible entré en fusion dans les heures qui ont suivi la panne des circuits de refroidissement. Le niveau de radiation encore extrèmement élevé dans ces bâtiments empêchent d'aller vérifier leur état.

Si le combustible en fusion (corium) a percé la cuve, il a pu s'attaquer aux huit mètres de béton de l'enceinte de confinement. Sophia Majnoni, de Greenpeace, avait déjà évoqué ce scénario dans Metro au lendemain de la catastrophe. Elle rappelle que le réacteur 3 contient du Mox, un mélange d'uranium et de plutonium extrêmement toxique.

Les autorités japonaises dépassées
Le rapport de 750 pages présenté par le gouvernement est destiné à l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui organise une conférence sur la sûreté du nucléaire du 20 au 24 juin à Vienne. Il reconnaît que les autorités japonaises n'étaient pas préparées à un accident d'une telle ampleur. "Nous ne devons pas répéter les mêmes erreurs", commente Naoto Kan?

"Il est trop tôt pour faire des évaluations de cet accident sans précédent. Il nous faudra des années avant d'ouvrir les réacteur et de savoir ce qu'il s'est passé", estime le ministre de l'Industrie japonais, Hideichi Okada, lors du séminaire ministériel sur la sécurité nucléaire, mardi à Paris. Le gouvernement est critiqué pour son manque de transparence et de réactivité dans la gestion de la crise. "Nous essayons d'être transparents et nous transmettons les informations dès que nous les avons", assure Hideichi Okada.

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