lundi 10 décembre 2012

Nucléaire VS Renouvelable : "les courbes vont bientôt se croiser"


Nucléaire VS éolien : Le coût de l'EPR de Flamanville a été revu une nouvelle fois à la hausse par EDF, car évalué initialement autour des 3,3 milliards d'euros, il est rendu aujourd'hui à plus de 8 milliards ! On peut alors légitimement se demander où s'arrêtera cette 'folle' inflation ? se sont interrogées certaines associations de protection de l'environnement.

Dans la foulée, le Financial Times a publié un article remettant en cause la faisabilité d'un projet similaire au Royaume-Uni. Ces annonces cumulées ont d'ailleurs provoqué une chute du cours de l'action d'EDF en fin de matinée (-2,13%) et arrive au moment où le gouvernement annonce la mise en place d'un grand débat sur la transition énergétique.

"A y regarder de près, le 'nucléaire nouveau' sera excessivement cher, probablement déjà plus cher que l'éolien terrestre et encore, sans compter qu'il ne paye qu'un montant d'assurance dérisoire sur les risques d'accidents" a déploré hier, France Nature Environnement (FNE).

Evalué par EDF en 2005 à 42 euros le MWh, il est rendu aujourd'hui autour de 70 à 90 € le MWh, en cohérence avec les demandes d'EDF au gouvernement de la Grande Bretagne de lui garantir un tarif de rachat à 100 euros. Les éoliennes sont aujourd'hui à 85 euros / MWh. "Le coût du nucléaire augmentant et celui des énergies renouvelables diminuant, les courbes vont bientôt se croiser" a longtemps fait savoir FNE. "N'en déplaise à certains, ces énergies vont devenir concurrentielles ! Encore heureux que le second EPR soit arrêté ! Quel dommage de poursuivre celui de Flamanville..." a t-elle ajouté.

Pour la fédération qui rassemble près de 3000 associations, l'explication d'EDF concernant cette nouvelle augmentation parait bien surprenante. Bien sûr il y a eu plusieurs malfaçons : "des trous énormes dans le béton, 45 consoles destinées à soutenir des poutres de plus de 100 tonnes défectueuses, mais aussi des morts sur ce chantier... Mais EDF explique aussi cette nouvelle augmentation par la prise en compte de l'accident de Fukushima. Tiens donc ! Il nous semblait que madame Lauvergeon, présidente du directoire d'Areva à l'époque, avait dit au lendemain de l'accident que tout se serait bien passé avec un EPR !"

"De plus en plus gros, de plus en plus difficile et cher à construire, de plus en plus complexe à contrôler et probablement à piloter, l'EPR nous envoie dans le mur. Il faut arrêter les frais et se tourner résolument vers les énergies renouvelables et construire une société plus sobre" a expliqué Maryse Arditi, pilote du réseau énergie de FNE.

"En 2005 EDF avait annoncé un coût de 3,3 milliards pour la construction de l'EPR, présenté comme le fleuron de l'industrie nucléaire française. En 2011 l'estimation a été portée à 6,6 milliards. En 2012, la note dépasse 8,5 milliards. J'attends maintenant 2013 pour connaître les nouvelles estimations" a déclaré de son côté José Bové, Député au Parlement européen.

"Ce projet démentiel, ne tient pas la route au niveau financier. En un an les actions d'EDF ont plongé de 25%. Les investisseurs sont entrain de quitter le bateau. La dette d'EDF s'élève maintenant à 40 milliards d'euros. Au final qui va payer ? Le coût du mégawatt annoncé initialement à 30 € dépasse maintenant les 80 €. Le nucléaire nouvelle génération produit une électricité plus chère que celle générée par les éoliennes. L'Etat protège Areva et dans le même temps veut détruire la filière solaire en baissant de manière drastique le prix du rachat des kilowatts. Le gouvernement, par son aveuglement et son entêtement est entrain de rater la mutation énergétique" a t-il conclu.


Page d'origine: http://www.enerzine.com/2/14898+nucleaire-vs-eolien---les-courbes-vont-bientot-se-croiser+.html

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