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Version écrite de la chronique
Dès le générique, le ton est donné, les images se succèdent selon un tempo paradis/enfer. D’un côté, l’idyllique océan au large des Bahamas avec toutes ces espèces chatoyantes en liberté et, de l’autre, des pêcheurs du sang plein les mains, des filets mortifères et des gloutons mangeurs de sushis.
Réalisé par Rupert Murray, mais initié par Charles Clover, déjà auteur d’un livre témoignage éponyme sur la surpêche, ce docu commence par les confessions et se poursuit par les enquêtes d’un pêcheur repenti. Car il fut un temps où Charles Clover pêchait, non pas à bord d’un chalut grand comme un porte-avion, mais à l’autre bout de la ligne et du moulinet.
L’homme, une fois de plus, a scié la branche nourricière et florissante sur laquelle il était assis pour se retrouver, pas encore penaud, devant une souche desséchée. Le poisson pané a tué la morue de l’Atlantique, et pourtant, il y en avait tellement qu’on pouvait, disent les anciens, marcher sur les eaux à pied sec (en faisant attention à ne pas glisser sur les poissons). La pêche au chalut, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, reviendrait à labourer un champ sept fois par an. La comparaison est limpide.
On apprendra un tas d’autres choses déprimantes ici. Que l’Italie par exemple, ne fait pas respecter les directives européennes ; que les prises illégales des pêcheurs (qui pleurent aussi leur mère chaque fois qu’on parle de protection de telle ou telle espèce) représentent la moitié de ce qui arrive dans nos assiettes ; que la société Mitsubishi (qui fournit du matériel de pêche) a mis à gauche et au congélateur des milliers de tonnes de thon rouge (soi-disant pour assurer le confort des consommateurs japonais, on y croit très fort) ; que le Sénégal autorise contre rémunération les pêcheurs étrangers à piller ses mers ; que les prises par erreur de tortues, dauphins, oiseaux déciment aussi ces cheptels-là.
Le documentaire est vraiment riche d’informations sur le sujet, dommage que dans les images, le manichéisme (déjà annoncé au générique) soit omniprésent, couleurs dorées et musique sympathique quand on est du côté des « bons », lumières sombres et plans crus quand on est du côté des « méchants ».
La morale de tout cela est qu’il faut militer pour la pêche durable, il y a des sites pour se documenter et choisir les poissons que l’on peut manger dans une optique de respect des écosystèmes, et ne jamais oublier que pour un kilo de saumon d’élevage, nourri aux farines de poissons, il a fallu 5 kilos d’anchois.
Mangez des sardines, et puis c’est tout !
Le site du film : http://endoftheline.com/
Les restaurants qui servent du poisson durable : http://www.fish2fork.com/fr-FR.aspx
Le site de la fondation créée par l’équipe du film : http://www.bluemarinefoundation.com/
Le site du distributeur du film pour assister ou organiser des projections : www.lugcinema.com
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