jeudi 23 mai 2013

Gaz de schiste : "Les eaux souterraines ne semblent pas altérées"

Gaz de schiste : "Les eaux souterraines ne semblent pas altérées":

Gaz de schiste (Arkansas) : Une nouvelle étude menée par des scientifiques de l'Université Duke et de l'US Geological Survey (USGS) n'a trouvé aucune preuve de la contamination des eaux souterraines par la production de gaz de schiste en Arkansas.

"Nos résultats ne montrent aucune altération perceptible de la qualité des eaux souterraines dans les zones associées au forage de gaz naturel et de la fracturation hydraulique dans cette région", a déclaré Avner Vengosh, professeur de géochimie et de la qualité de l'eau à l'Université de Duke.

Les scientifiques ont analysé 127 puits d'eau potable dans des zones peu profondes près des champs de production de gaz de schiste dans le centre-nord de l'Arkansas. Ils ont analysé des échantillons pour constater si des traces d'hydrocarbures pouvaient exister. Pour ce faire, ils ont utilisé des traceurs isotopiques pour identifier les sources de contamination possibles. Les chercheurs ont comparé la composition chimique des possibles contaminants trouvés dans des échantillons d'eau et de gaz extraits des sites de forage de gaz de schiste.

"Seule une fraction des échantillons d'eau souterraine que nous avons recueilli contenait du méthane dissous à de faible concentration. Dans tous les cas, l'empreinte isotopique du carbone se révélait être différent de celle issue du gaz de schiste", a déclaré Avner Vengosh. Ceci indique que le méthane est principalement produit par l'activité biologique dans les aquifères peu profonds de la région et non par la contamination du gaz de schiste, a t-il ajouté.

"Ces résultats démontrent que le développement du gaz de schiste, au moins dans ce cas, sont réalisés sans impacts négatifs sur les ressources en eau potable", a déclaré Nathaniel R. Warner, un étudiant doctorant à l'Université Duke et auteur principal de l'étude. "Dans l'ensemble, les propriétaires possèdent une bonne qualité de l'eau, indépendamment du fait qu'ils soient proches d'un site d'exploitation de gaz de schiste" a ajouté Robert Jackson, professeur de sciences environnementales à l'Université Duke.

La fracturation hydraulique ou fracking, consiste à injecter de l'eau, du sable et des produits chimiques profondément sous terre, à haute pression, dans des puits horizontaux pour casser la roche de schiste riche en hydrocarbures et en libérer le gaz naturel. La multiplication rapide des forages et de la technique de la fracturation hydraulique au cours de ces dernières années a donné lieu à des hypothèses quant à la contamination de l'eau par le méthane, les fluides de fracturation et des eaux usées induites par ces opérations.

Les scientifiques de Duke ont trouvé dans des études antérieures des preuves directes de contamination de méthane dans les sources d'eau potable à proximité des sites de forage de gaz de schiste dans le bassin de Marcellus Shale en Pennsylvanie du nord, ainsi que la connexion possible entre les saumures profondes (eau à forte concentration de sel) et les aquifères peu profonds, mais aucune preuve de contamination provenant des fluides de fracturation.

"L'hydrogéologie du bassin de schiste de Fayetteville en Arkansas demeure très différente de Marcellus Shale de Pennsylvanie," a noté Avner Vengosh. Loin de contredire les études précédentes, celle de l'Arkansas "suggère que les variations de la géologie locale et régionale jouent un rôle majeur dans la détermination du risque possible sur l'impact des eaux souterraines de l'exploitation des gaz de schiste. Elles doivent être prises en considération avant le début du forage."

"Les facteurs humains - tels que les techniques de forage utilisées et l'intégrité des puits de forage - jouent aussi probablement un rôle dans la prévention, d'une fuite de gaz à partir de sites de forage vers les aquifères peu profonds", a expliqué Avner Vengosh.

"Le message à retenir est que, indépendamment de la localisation, la surveillance systématique des traceurs géochimiques et isotopiques reste nécessaire pour évaluer la possible contamination des eaux souterraines", a t-il conclu. "Nos découvertes dans l'Arkansas sont importantes, mais nous sommes encore qu'à nos débuts pour évaluer et comprendre les risques environnementaux de l'exploitation du gaz de schiste. Des recherches approfondies demeurent nécessaires."

(Via Enerzine.com - les dernières brèves)

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