Hierro, Espagne, 1500 m
Depuis cette nuit 00h40 le trémor éruptif est monté assez brutalement d'un nouveau cran ce qui suggère que l'activité éruptive est plus intense au niveau du nouveau cône. En parallèle, la sismicité sous l'île produit depuis quelques jours des secousses de haute magnitude, la plus forte s'étant produite hier avec une magnitude de 4.4 sur l'échelle de Richter (hypocentre 23 km de profondeur). Cette sismicité est à recouper avec les résultats des campagnes de mesure de dégazage occulte du CO2. Ces dernières montrent en effet une augmentation du taux de CO2 diffusant à travers le sol de l'île (340 tonnes/jour en temps normal, 600 tonnes/jour au début de l'éruption, 1100 tonnes/jour environ actuellement), signe de la présence de magma. D'autre part, l'AVCAN rapporte que le professeur Takeshi Sagiya, en charge du réseau GPS observe qu'il n'y a eu aucune déformation significative sur les stations installées sur l'île depuis plusieurs semaines. Deux scénarios possibles sont donc mis en avant par l'AVCAN. Le premier suppose un système relativement fermé: la sismicité profonde actuellement enregistrée sous le flanc nord, liée à une nouvelle remontée de magma, provoquera une déformation qui augmentera graduellement, comme ce fut le cas en juillet et août. La seconde suppose que l'éruption actuelle maintient à contrario le système ouvert: le magma qui se met en place en profondeur est drainé en permanence depuis la zone de sismicité sous le flanc nord vers le nouveau cône sous-marin et n'entraine pas de déformation supplémentaire. L'augmentation progressive du trémor éruptif depuis plusieurs jours, peu de de temps après la mise en place des nouvelles poches de sismicité, et en l'absence de déformations supplémentaires, suggère que la seconde hypothèse est la plus probable. L'éruption a donc un potentiel pour durer dans le temps et il reste donc tout à fait nécessaire de s'interroger sur une possible émergence du nouveau cône, et de l'activité surtseyenne qui en découlerait. Sans de nouvelles données bathymétriques, que seul le navire océanographique peut produire, il est impossible de savoir à quelle profondeur se situe l'évent maintenant. Mais le journal en ligne Canarias Ahora rapporte toutefois que de la vapeur d'eau a été observée hier à la surface de l'eau, à l'aplomb du nouveau cône (cette information reste toutefois à préciser). A en croire les communiqués du PEVOLCA, la composante rhyolitique serait négligeable dans le mélange et l'éruption semble bien essentiellement basaltique (basanitique). Affaire à suivre. Sources : IGN; AVCAN; Canarias Ahora; Gouvernorat des Canaries.
Original Page: http://www.activolcans.info/actualite-volcans/03112011-5048.php
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