lundi 21 mai 2012

Ils reprennent la rue !

Ils reprennent la rue !:
Ne vous indignez pas, agissez...




Un an après, les indignés reprennent la rue en Espagne et dans le monde


Ils avaient surpris l'Espagne, et le monde, en surgissant pour dénoncer la crise, la corruption et un chômage record. A l'occasion de leur 1er anniversaire, les "indignés" veulent reprendre la
rue du 12 au 15 mai et contredire ainsi ceux qui prétendent qu'ils ont disparu. 


   

Sous le slogan "Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers", des
manifestations sont convoquées dans environ 80 villes d'Espagne le 12 mai, dont Madrid et Barcelone. 


Les Indignés d'Espagne (2011)Des rassemblements sont également prévus hors des frontières
espagnoles ce jour-là, surtout en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique latine, sous le mot d'ordre "Unis pour un changement global". 


   

A Madrid, les manifestants prévoient de poursuivre la mobilisation en organisant des assemblées
thématiques tous les jours jusqu'au 15 mai, dont une "permanente" qui devrait s'installer sur la Puerta del Sol. 


  

C'est sur cette place, au cœur de la capitale, qu'avait éclos un campement il y a un an, véritable
ville champignon surgie après une manifestation convoquée sur l'internet par un collectif de citoyens alors méconnu, Democracia Real Ya (DRY). 


   

Les Indignés d'Espagne (2011)Pendant un mois, cet amas de tentes et de bâches en
plastique était devenu le symbole d'un ras-le-bol qui avait surpris un pays où, malgré la crise, le mécontentement s'était jusque-là peu exprimé. 


  

Cette année, les autorités ont autorisé des rassemblements temporaires du 12 au 15 mai sur la Puerta
del Sol. Mais la tension plane autour de l'éventualité que certains décident d'y camper. 


 "Evidemment qu'il n'y aura pas de campements parce qu'ils sont illégaux", a mis en garde le
ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz. 


 Reste le doute pesant sur l'ampleur que prendra cette fois la mobilisation en
Espagne. 


 Le taux de chômage vient d'atteindre un nouveau record, avec un actif sur quatre (24,4%) sans
emploi. 


  

Les Indignés d'Espagne (2011)Le gouvernement conservateur a présenté le budget le
plus austère de son histoire et ordonné de lourdes coupes dans les secteurs sensibles de la santé et de l'éducation. 


 Un terrain fertile, a priori, pour que l'anniversaire du mouvement soit un succès. Mais à la
différence d'il y a un an, les rues d'Espagne vibrent désormais presque chaque semaine au rythme de nombreuses manifestations convoquées par les syndicats contre la
rigueur. 


   

Les "indignés" pourraient être noyés dans ce flot de mobilisations, d'autant qu'ils ont déjà perdu en
visibilité. 


 "Le mouvement est toujours là, mais il n'est plus dans la rue: il est sur l'internet, sur les
réseaux sociaux", explique Noelia Moreno, 30 ans. 


 "Faute d'avoir une tête visible, il s'est dilué aux yeux de l'opinion publique et des médias",
admet cependant cette chômeuse qui s'était précipitée à Madrid depuis Pampelune (nord) le 16 mai, pour s'installer dans le campement improvisé. 


 Répondant à une structure horizontale, refusant de s'affilier à un parti, les "indignés" n'ont
pas su "structurer un mécontentement sans idéologie concrète", analyse Antonio Alamino, professeur de sociologie à l'Université d'Alicante. 


 "Résultat: beaucoup de petits groupes relativement déconnectés entre eux qui ne forment plus un
mouvement social", ajoute-t-il. 
Source: Almanar

   

Les Indignés d'Espagne (2011)Conscient de cette perte d'influence, une partie de DRY a décidé fin avril de créer une association. Mais le retour de bâton a été violent:
les insultes ont fusé sur l'internet, d'autres "indignés" les accusant de trahison.


 "Une structure totalement horizontale n'était pas opérationnelle", a expliqué Fabio Gandara,
jeune architecte et l'un des fondateurs de DRY, au journal El Mundo. 


Les "indignés" affichent toutefois une réussite concrète: avoir insufflé une nouvelle force à la
Plateforme contre les expulsions (PAH), qui lutte depuis 2009 contre les saisies d'appartements de familles surendettées. 


   

Symbole de la crise en Espagne depuis l'éclatement de la bulle immobilière, ces saisies ont été
bloquées ou retardées à des dizaines d'occasions sous la pression des militants. 



Al Manar
Et les anglais ?
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Cela fait plus d’an an que cela dure et poutant la contestation n’en finit pas. Ce jeudi, plusieurs syndicats du secteur public
ont rassemblé près de 400 000 employés (200 000 d’après les autorités) pour protester contre les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement de David Cameron et en particulier contre la
réforme des retraites en cours.

Le gouvernement britannique a entrepris de modifier un système de retraite jugé injuste et trop coûteux. Pour ce faire, il prévoit
d’augmenter l’âge du départ à la retraite de 65 à 68 ans et de calculer toutes les pensions sur la moyenne des salaires tout au long de sa carrière.

Aujourd’hui, les syndicats protestent et refusent l’idée de payer plus de cotisations tout en travaillant plus longtemps pour
recevoir des retraites moindres. Pour Mark Serwotka, secrétaire général de PCS — cinquième plus grand syndicat du pays — l’ampleur du mouvement confirme que la contestation est toujours aussi
forte. Le 30 novembre dernier, une grève nationale avait réuni environ un million d’employés et avait forcé le gouvernement à modifier quelques mesures. Pas sûr que le résultat soit le même
cette fois.

Des cotisations en augmentation de 50%

Dans la matinée, des manifestants munis de drapeaux rouges — des membres des services de santé pour la plupart — se sont retrouvés
devant l’hôpital St Thomas dans le centre de Londres. Des dizaines de milliers d’enseignants d’université ont, par la suite, rejoint la manifestation. Pour ces derniers, les changements
effectués pour leur retraite leur coûterait entre 350 et 500 livres sterling (environ 430 à 630 euros) de cotisations en plus par an, soit une augmentation de 50%.

Plus tard, dans la journée, environ 20 000 officiers de police, pour beaucoup munis de casquettes noires symbolisant les
suppressions d’emplois à venir, ont, eux aussi, rejoint la capitale. Et ce, bien qu’ils ne soient pas autorisés à faire grève. Julie Nesbitt, qui fait partie de la Police
Federation
, estime que la police était le “service
public par excellence”
.


“Nous sommes les personnes sans qui le reste des services publics ne devraient pas fonctionner et nous devrions donc être traités en conséquence. Par ailleurs, nous n’avons pas les mêmes
droits du travail et nous ne pouvons donc rien faire quant au mauvais traitement que nous subissons”.

A l’aéroport d’Heathrow, le personnel des douanes a également arrêté de travailler. Si la majorité des passagers ont pu franchir
la frontière sans encombre, les voyageurs en provenance des pays non membres de l’Union Européenne ont dû attendre pendant une heure et demi.

Une grève “futile”

Plusieurs ministres ont déjà vivement critiqué ce mouvement social. En charge de l’immigration, Damian Green a affirmé
que “cette
grève est complètement inutile et que le public la jugera inacceptable. La sécurité des frontières est primordiale et nous mettrons en place une alternative pour minimiser les perturbations
engendrées”
.

Francis Maude, responsable des négociations sur la réforme du système public, s’est, quant à lui, déclaré “déçu
de voir une poignée de syndicats insister pour aller au bout de cette grève futile qui ne profitera a personne”.


“Nous ne rouvrirons pas les négociations concernant les pensions de retraites et les grèves ne changeront rien à cela”.

Quoiqu’en dise le gouvernement, cette grève — dont la mobilisation reste bien en-deçà de celle observée en novembre 2011 —
représente néanmoins un nouvel avertissement au gouvernement conservateur qui a vu sa cote de popularité sévèrement égratignée lors des élections municipales de la semaine dernière.

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